Après trois mois de traversée, le cargo voilier Grain de Sail et son équipage sont de retour. Nous sommes allés à leur rencontre ponton Belem, à Nantes. 18/02/2021 L'arrivée du voilier cargo Grain de Sail était initialement prévue à Saint-Nazaire. Mais c'est finalement ponton Belem à Nantes que nous avons pu rencontrer une partie de l'équipage. Merci à eux pour leur accueil. Parti de Saint-Malo le 18 novembre 2020, le Grain de Sail boucle son épopée transatlantique de 3 mois. A l'instar du Belem - célèbre trois mâts - il y a 120 ans, il rapporte dans ses cales plusieurs tonnes de cacao biologique, qui parfument le navire. Le Grain de Sail, qui est capable de transporter 50 tonnes de marchandises, est né de la volonté de l’entreprise éponyme de développer un transport commercial décarboné à propulsion vélique. A bord, l’électricité est propre également puisqu’elle est produite par 2 hydrogénérateurs, 2 éoliennes et 3 parcs de panneaux solaires (il y a tout de même un groupe électrogène de secours). Au delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la propulsion à la voile permet également une réduction de la pollution sonore, qui impacte la biodiversité marine. L'entreprise, qui déploie une démarche globale de réduction de ses impacts environnementaux et sociaux, peut également compter sur son équipage engagé et passionné. A bord du Grain de Sail, pendant 3 mois, ont navigué quatre passionnés aux parcours aussi riches que différents. C’est leur prise de conscience écologique qui les a réunis au sein de cette aventure. Goulwen a navigué dans le grand nord pendant plus d’une vingtaine d’années dans le transport de passagers, tandis que Faustine, âgée de seulement 24 ans, travaillait jusqu’alors dans la marine marchande (comme Loïc, le capitaine), sur des cargos pétroliers. François, quant à lui, a troqué une vie dans le milieu des affaires contre la mer, la grande pêche puis Grain de Sail. Les parcours de tous les membres de l’équipage leur ont permis de riches échanges qui ont rythmé leur quotidien ces trois derniers mois. François, qui avait la double casquette de photographe/vidéaste, nous a fait part de quelques informations sur leur quotidien à bord. Organisés en duo pendant des quarts de 12h, ils bénéficiaient d’un minimum de confort. Entre rondes de maintenance, veilles à la passerelle (indispensables dans les eaux proches de la côte ou le rail de Ouessant), la technologie leur permettait de rester en contact avec leurs proches. Les rencontres avec des skippers du Vendée Globe, forcément enthousiastes face à la démarche de l'entreprise, ont également animé les journées cadencées. Sur un voilier, la météo règne en maître, aussi l’équipe a bénéficié de l’assistance de routeurs, à terre, qui les ont guidés à travers les dépressions et autres phénomènes. Entre les gros temps, les marins cuisinaient eux-mêmes, le défi étant d’être le plus autonome possible, ils sont même allés jusqu’à faire leur propre pain ! Parties de cartes, films et baignades ont aussi fait partie de l’aventure. Les gros temps leur ont permis d’atteindre des vitesses de pointe de 22 nœuds (soit 40km/h) tranchant avec leur allure habituelle allant de 5 à 10 nœuds. A peine bouclée, une seconde transatlantique est déjà prévue en avril, avec le même équipage. Par la suite, lorsque les transatlantiques passeront à trois par an, les équipages tourneront. Grain de Sail prépare déjà la conception d’un second cargo voilier, plus grand, qui pourra accueillir à son bord 10 marins et ainsi former de futurs officiers, alliant ainsi transport de cacao et enseignement. Et pourquoi pas un jour, plaisance. |